Le quotidien Midi Libre - Jeudi 24 mars 2016
"Une taxe Islam de France"
Débat. Midi Libre donne la parole à Abdellah AJNAH, intellectuel né au Maroc, aujourd'hui installé à Montpellier. Des mots engagés.
"Il faut fermer les mosquées salafistes"
Abdellah AJNAH, docteur en droit musulman, est Secrétaire général de l'Institut de la Citoyenneté. Né au Maroc il y a 54 ans, il vit en France depuis 1993, il a été professeur de chimie à l'Université de Montpellier. Pour ce Musulman pratiquant, le problème du communautarisme comme ferment de l'intégrisme, "est le même en Belgique, en France, comme au Maroc. Parce que le terrorisme et le jihadisme n'ont pas de frontières. Il profite, ici comme ailleurs, de la marginalisation et de la pauvreté des jeunes." Les recruteurs leur disent qu'ils "sont comme des étrangers en France et que pour s'affirmer, ils doivent faire le jihad."
Face au phénomène, Abdellah AJNAH considère que "le ministère de l'Intérieur n'est pas bien armé. Trop de place est accordée au CFCM (Conseil français du culte musulman) et aux CRCM (Conseil régional du culte musulman), et à leurs imams qui parfois ne parlent pas français. Les représentants du CFCM et des CRCM sont nommés par des États étrangers. Les jeunes ne se sentent pas représentés par eux, ils n'ont pas d'autorité légitime."
Ce penseur plaide pour un Islam de France, dégagé de toutes influences extérieures. Mais pour cela, il s'agit de régler impérativement "le problème du financement", avec une "taxe Islam", autrement dit une taxe sur les produits halal au bénéfice d'in Islam indépendant. Autre point essentiel, lutter contre les surfaces visibles de l'Islam radical : "Il faut fermer les mosquées salafistes. En Languedoc, il y en a trois. Elles sont connues de la police. Mais il manque une politique une volonté des politiques qui redoutent de perdre des voix, alors même que les Musulmans sont les premières victimes du terrorisme".
|